Au milieu du 19ème siècle, seuls les chinois produisent et vendent du thé pour lequel les anglais se sont pris de passion. La Compagnie des Indes Orientales, chargée d’assurer le commerce du thé depuis le 17ème siècle, règne en maître sur ce marché. Elle n'accepte plus le monopole de la production chinoise qui ne suffit pas à alimenter le marché. La guerre de l’opium affaiblit le commerce du thé. La Chine protège ses plantations, ses secrets de fabrication. Elle interdit à tout étranger l’accès aux régions productrices de thé.
L’Empire britannique que rien n’arrête se lance à la conquête de ce précieux breuvage et de son savoir faire. Voler les secrets du thé à la Chine impériale, voilà une mission très périlleuse et fort délicate. Parfaite pour le jeune botaniste écossais Robert Fortune. Il a déjà parcouru la Chine et rapporté en Angleterre de nombreuses plantes inconnues. Il est maintenant chargé par le gouverneur des Indes de se procurer des graines ou des plants de thé vert pour les acclimater dans l’Himalaya. Il doit aussi recruter des cultivateurs et des manufacturiers.
En septembre 1848, Robert Fortune quitte Shanghai en bateau déguisé en chinois. Risquant la mort s’il est découvert, il se dirige vers Hangzhou, Zhejiang. Là, il découvre un excellent thé, le Puits du Dragon, inconnu en Angleterre. Robert Fortune ne peut poser aucune question sous peine d’être démasqué. Il se fait raconter les légendes locales. C’est ainsi qu’il comprend qu’il doit aller au sud du lac de l’Ouest de Hangzhou. C’est là que nous le retrouvons.
L’émerveillement nous saisit à la vue de ces magnifiques paysages vallonnés couverts de plantation de thé en terrasse. Le charme des lieux est renforcé par le brouillard et l’humidité permanente. Le ciel toujours nuageux est propice à la culture des théiers et permet de produire le fameux thé vert de LongJing d’une exceptionnelle qualité. Riche en antioxydants, il présente de nombreuses vertus médicinales
Le petit village au milieu des plantations est bien désert ! Nous parcourons librement les terrasses, admirant le paysage grandiose et l’abondance des théiers si bien entretenus. Nous surprenons quelques regards curieux que nous saluons de loin. Nous nous sentons autorisées à continuer notre chemin au milieu de ces arbustes encore odorants.
Les pentes sont raides, nous prenons vite de la hauteur. Le dépaysement est total, nous n’avons pas la moindre idée de comment nous retournerons à Hangzhou ni même de l’endroit précis où nous sommes. Nous savourons l’instant puis une tasse de thé chez une productrice. Elle a bien voulu nous montrer son atelier qui est à l’arrêt. Ce n’est pas la saison de la récolte, nous sommes en automne. Nous n’avons pas pu échanger un seul mot, ni en chinois ni en anglais. Ne restent que les regards, le partage autour du thé et le souvenir de l’incroyable périple de Robert Fortune. A l’instar de l'empereur QianLong, le thé vert LongJing est mon thé favori.
Laissez vous entraîner dans cette incroyable aventure : lisez La route du thé et des fleurs, de Robert Fortune tout en dégustant une bonne tasse de thé Longjing dans un hybride BY TILINE pour en apprécier la délicieuse odeur de feuille et son goût assez accentué.